Notre ami imaginaire
- Doranthina L
- 24 mai 2019
- 3 min de lecture
Comment les amis imaginaires aident les enfants à grandir ...
Le fait d’avoir un ami imaginaire est un phénomène étonnamment répandu. La plupart des gens connaissent quelqu’un qui a eu un camarade de jeu imaginaire quand il était jeune, ou en ont eu un eux-mêmes. Des études ont révélé que 65 % des enfants sont concernés.

En général, c’est entre trois ans et cinq ans qu’ils commencent à s’inventer des amis imaginaires. Ce phénomène a été observé dans le monde entier, chez des enfants de culture anglophone, comme chez des enfants du Kenya, du Japon ou encore du Népal. Et cela ne concerne pas seulement les enfants dont le développement psychologique suit un schéma classique, mais aussi ceux qui sont atteints de trisomie 21 ou d’autisme.
Les raisons pour lesquelles ils vont s’inventer des amis sont nombreuses et variées. De plus, chacun de ces compagnons de jeu fictif est unique, et signifie quelque chose de spécial pour son créateur. Mais l’une de leurs premières fonctions est tout simplement de soulager la solitude. Avec ces personnes imaginaires, on a toujours quelqu’un avec qui jouer. C’est pour cela que les aînés ou les enfants uniques sont plus susceptibles de se créer ce genre d’amis.
Autre motif classique du recours à un ami imaginaire : avoir quelqu’un à accuser de ses maladresses ou de ses bêtises. Selon leurs créateurs, les amis imaginaires peuvent être montrés du doigt en cas de vitres cassées ou de chambres mal rangées.
Une étape de l’enfance
Toutes ces conclusions mettent en avant des enjeux sociaux et émotionnels importants dans l’enfance. En grandissant, on a en général plus de possibilités de se faire de nouveaux amis et on passe moins de temps seul. On comprend aussi mieux les relations sociales.
Toutefois, si la plupart des enfants cessent de jouer avec des amis imaginaires au bout de quelques années, d’autres continuent de leur consacrer du temps. Et les chercheurs ont découvert que les effets positifs des amis imaginaires se maintiennent. Les adolescents atteints de troubles du comportement qui ont des amis imaginaires arrivent à s’adapter plus facilement que les autres.
Les adultes aussi peuvent avoir des amis imaginaires, mais c’est rare. Certains prétendent d’ailleurs que les auteurs en ont à travers leurs personnages qui peuvent faire des choses auxquelles leurs créateurs ne s’attendaient pas quand ils se sont mis à écrire. De quoi les aider à construire leurs propres histoires.
Quelle attitude pour les parents ?
Les parents se demandent souvent comment ils doivent réagir par rapport à ces amis imaginaires. Les résultats de la recherche suggèrent que la meilleure chose à faire est d’accepter ce camarade fictif et de jouer le jeu avec son enfant.
Si, par exemple, votre enfant est en train de s’amuser avec son ami avant l’heure du dîner, vous pouvez lui suggérer de lui préparer un couvert à lui aussi. Les parents dont les enfants ont des amis imaginaires ont tendance à mieux décrire les jeux de leurs enfants, ce qui laisse penser qu’ils sont plus attentifs à leurs faits et gestes.
Il arrive que les amis imaginaires soient taxés de mauvais comportements. Ainsi, certains ne voudraient pas partager leurs jeux, ou faire ce que l’enfant demande, d’autres tiendraient des propos méchants.
Dans ces situations, il est important, en tant que parent, d’écouter ce que l’enfant a à dire et de l’aider à résoudre son problème. Même si ces amis peuvent ne pas sembler très sympathiques, ils permettent à l’enfant à comprendre le fonctionnement des relations sociales, tout comme avec un ami imaginaire plus gentil.
Bien sûr, il se peut que les parents aient raison de s’inquiéter, notamment quand leur enfant pense que leur ami fictif existe vraiment. Mais la plupart des enfants font la différence entre leur propre imagination et la réalité. Par conséquent, dans la grande majorité des cas, ces amis invisibles ne sont qu’une manifestation des incroyables capacités d’imagination des enfants – qui peuvent d’ailleurs leur être bien utiles.



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