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La santé de l'enfant

  • Photo du rédacteur: Doranthina L
    Doranthina L
  • 24 mai 2019
  • 5 min de lecture

Une approche globale et positive de la santé et du bien-être de l’enfant, ainsi que des facteurs qui l’influencent, repose sur le cadre de la promotion de la santé et de la Convention internationale des droits de l’enfant. Ces textes fondent une perspective qui tient à la fois compte des besoins, ressources et aspirations des enfants dans une conception multidimensionnelle de leur bien-être.


Dans cette introduction, nous ferons un rapide tour de plusieurs notions et modèles nous éclairant sur une façon de regarder la santé de l’enfant. Pour cela, nous ferons un voyage dans le temps afin d’expliquer en quoi ces notions et modèles tiennent ensemble et viennent aujourd’hui soutenir une approche globale et positive de la santé de l’enfant.

Parler de santé n’est pas chose facile, et lorsque l’on s’intéresse au public des jeunes enfants d’autres difficultés apparaissent. Le jeune enfant n’est ainsi jamais un individu isolé, il fait toujours partie d’un ménage, d’une famille. Son statut de personne en développement n’en fait ni une page blanche, ni une entité négligeable. Autrement dit, son statut ne peut être réduit à celui de sa famille, il est riche d’expériences propres et uniques. Si la santé de l’enfant dans ses premières années de vie est largement dépendante de son environnement familial, des éléments propres à son parcours personnel et au vécu de ce parcours vont contribuer à définir son état de santé et de bien-être. Il est donc essentiel de tenir compte des éléments de ce parcours, en plus des caractéristiques propres à son environnement familial.


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Enfin, l’enfant est un être social à part entière qui rentre en contact avec son environnement physique et social. Il a donc, à sa propre mesure, la capacité d’intervenir sur son contexte de vie et sur son développement, et d’ainsi façonner sa santé.


Le cadre de la santé

La définition de la santé de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), largement diffusée depuis son élaboration en 1948, marque un tournant dans la façon d’envisager la santé. Tout d’abord, elle adopte une approche globale et complexe de la santé, comme la réunion de plusieurs dimensions. La santé n’est pas qu’un simple état, elle est également une construction, le produit de divers facteurs physiques, mentaux et sociaux qui ne peuvent être conçus indépendamment les uns des autres. Par ailleurs, la définition de l’OMS dépasse lemodèle de pathogénèse qui prévaudra encore longtemps dans le champ de la santé, et qui se centre exclusivement sur les problèmes ou les risques pour la santé. Cette définition reconnaît le versant positif de la santé, avec l’idée que divers éléments positifs viennent également la promouvoir. Antonovsky théorisera plus tard cette approche au travers du paradigme de la salutogénèse, paradigme qui permettra d’élargir la réflexion sur ce qui caractérise et affecte favorablement la santé. Notons à ce propos que la salutogénèse constitue l’un des fondements théoriques en promotion de la santé .


L’année 1979 connaît un autre développement théorique important dans l’étude des phénomènes humains, au travers des travaux de Bronfenbrenner. La dimension écologique de son modèle va marquer les différentes disciplines qui, en sciences humaines et sociales, cherchent à étudier les façons dont une société (dans sa compréhension physique et sociale) affecte les individus, et vice-versa. Pour Bronfenbrenner, l’individu est au centre d’un réseau complexe de systèmes (ou environnements) qui, du plus immédiat (l’environnement de travail, le milieu familial par exemple) au plus lointain (l’organisation politique et légale d’un pays) vont moduler sa vie. Ces systèmes sont imbriqués et interdépendants, à l’image des niches écologiques.


La variable ‘temps’ présente dans le modèle de Bronfenbrenner se décline à différents niveaux. Elle joue au niveau individuel, dans le sens où un même problème de santé ne sera pas vécu de façon identique selon que l’on soit âgé de cinq, trente ou soixante ans. Au niveau collectif, l’époque façonne également partiellement les situations de santé. Cette préoccupation pour l’effet du temps sur les individus va par ailleurs donner naissance au cours des années nonante aux premiers travaux sur les parcours de vie, en adoptant une life-course perspective : s’agissant de la santé, celle-ci est étudiée sur le cours de la vie, considérant les contextes et expériences passés parce qu’ils nous informent sur l’état présent (de santé) et conditionnent partiellement le futur. Cette approche est particulièrement utilisée dans l’étude (de la construction) des inégalités sociales de santé et en promotion de la santé dans les modèles de changements de comportements.

Ces différents éléments théoriques ont des implications sur la conception des recherches, des politiques, des programmes et des pratiques concernant la santé des populations. Ils exigent une prise en compte plus complexe du phénomène ‘santé’. Plus particulièrement, ils affectent la façon d’envisager l’étude des déterminants de la santé, en tenant à la fois compte des facteurs individuels, mais aussi et surtout des facteurs collectifs.


De la santé au bien-être

Il est intéressant de s’attarder sur la place de la notion de ‘bien-être’ par rapport au cadre de la promotion de la santé qui se veut plus large et plus complexe dans la façon d’appréhender la santé des populations et les facteurs qui la déterminent. Celle-ci est ainsi reprise dans la définition même de la santé de l’OMS. Elle apparaît plus largement et de façon accrue dans les travaux traitant de la santé, tant au niveau local, qu’européen ou international. S’agissant plus particulièrement des enfants, le bien-être est ainsi de plus en plus systématiquement accolé à la santé. Mais quel est l’apport de cette association de termes ?

Le bien-être est ce que l’on peut qualifier de notion ‘parapluie’. Ceci veut dire qu’elle couvre de nombreuses sphères et sujets, ce qui en fait une notion multidimensionnelle et multi-niveaux. Cette caractéristique présente à la fois des avantages et des inconvénients. Le bien-être permet ainsi une lecture riche et non réduite des situations de vie qui sont souvent complexes. Néanmoins, il n’est pas toujours évident de rendre compte de cette richesse et l’on a vite fait d’opérer des raccourcis. Ainsi dans la recherche, on constate parfois le recours à d’autres concepts, certes finement élaborés mais qui ne couvrent pas les mêmes choses pour parler du bien-être. A titre d’exemple, citons un raccourci fréquent entre bien-être et sécuritématérielle. Ainsi, une étude sur le bien-être peut donner lieu à une analyse des effets de politiques de réduction de la pauvreté sur les résultats scolaires des enfants. Cette confusion des termes (bien-être = conditions matérielles) a vite fait d’aboutir à une réduction des ambitions de recherche à l’égard de la complexité annoncée dans la notion. En imaginant de reproduire cette réduction à grande échelle, on peut s’inquiéter de la retraduction des enjeux de bien-être aux niveaux politiques et programmatiques.

La santé et le bien-être sont conditionnés par de nombreux éléments. Si certains peuvent aisément être objectivés, la perception de ce qui fait pour soi santé et bien-être est variable selon les individus, les cultures et les époques.


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Merci à la Maison Médicales de nous avoir aidé à rédiger cet article

 
 
 

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